Je vais être honnête. Quand l’intelligence artificielle a commencé à prendre de la place dans le domaine de l’éducation et de l’orientation, j’ai eu peur.
Je suis coach scolaire et conseillère d’orientation depuis de nombreuses années. J’ai accompagné des dizaines de jeunes et de familles, en les aidant à mieux se connaître, à explorer leurs possibles, à faire des choix. Et voilà que débarquent des outils capables d’analyser des centaines de données, de croiser les intérêts, les compétences, les parcours… et de proposer en quelques secondes des pistes d’orientation pertinentes, des métiers auxquels on n’aurait même pas pensé. Bluffant.
Et je me suis sincèrement demandé :
👉 Quel est encore mon rôle là-dedans ?
👉 Est-ce que l’on va encore avoir besoin de moi ?
Ces questions m’ont touchée, remuée même. J’ai douté. Parce que la vérité, c’est que ces outils sont efficaces. Ils vont vite, ils sont bien conçus, ils s’améliorent chaque jour. Et moi, je suis humaine. Je prends du temps. Je ressens. Je ne sais pas tout. Je me laisse parfois bousculer par les émotions de celles et ceux que j’accompagne.
Mais c’est justement là que j’ai trouvé ma réponse.
Une machine peut tracer une route.
Mais elle ne peut pas accompagner le pas hésitant de celui qui ne sait pas s’il va oser l’emprunter.
Elle ne peut pas lire l’incertitude dans un regard.
Elle ne peut pas percevoir les larmes qui montent quand une ado dit « je ne sais pas ce que je veux faire » mais que, derrière, elle veut surtout dire « je ne crois pas que je sois capable de quoi que ce soit ».
La machine ne peut pas créer un lien de confiance.
Elle ne peut pas offrir ce cadre humain, bienveillant et sécurisant dans lequel un jeune peut oser se dire, s’explorer, se rêver.
Et moi, c’est ça que je fais.
Je ne livre pas de réponses toutes faites.
Je tiens la main le temps nécessaire pour que l’autre se sente prêt à avancer seul.
Je crée un espace où l’on peut parler de ses envies, mais aussi de ses peurs.
Un espace où il est permis de douter, de se tromper, de ne pas savoir.
Un espace où l’on réapprend à écouter ce qui nous fait vibrer — pas ce qui « a de l’avenir » selon les statistiques.
Mon métier a changé, oui.
Mais il est devenu plus précieux encore.
Parce qu’aujourd’hui, la quête de sens est centrale.
Parce qu’aujourd’hui, les jeunes sont souvent submergés d’infos, de pressions, de comparaisons.
Et dans tout ça, ils ont besoin d’un regard humain qui ne juge pas, qui ne calcule pas, mais qui croit en eux, même quand ils doutent d’eux-mêmes.
Alors oui, je me sers parfois des outils numériques, et je trouve ça fantastique.
Mais je sais que ce qui transforme une vie, ce n’est pas une fiche métier bien ciblée.
Ce qui transforme, c’est une phrase dite au bon moment.
Un regard qui dit « je te vois ».
Une conviction partagée : tu es capable, même si tu n’y crois pas encore.
Voilà ce que je veux continuer d’offrir.
Et voilà pourquoi je crois que l’humain aura toujours sa place dans le monde de demain.
Parce que ce n’est pas l’intelligence seule qui éclaire un chemin :
c’est la relation.
Et ça, aucune intelligence artificielle, aussi brillante soit-elle, ne pourra jamais le coder.
📍 Je suis Gaëlle Gutierrez, coach scolaire et conseillère d’orientation depuis plus de 14 ans.
J’accompagne les adolescents, les étudiants et leurs familles à mieux se connaître, à retrouver du sens, à faire des choix alignés avec qui ils sont… et à avancer, pas à pas, vers un avenir qui leur ressemble.
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